Machines à sous : quand l’audit énergétique dévoile un jackpot de consommation caché

Une consommation énergétique disproportionnée et souvent ignorée

Dans un monde où la sobriété énergétique devient un impératif collectif, certains lieux de divertissement semblent échapper à la règle. C’est le cas de nombreux casinos, où les machines à sous – reines incontestées des salles de jeux – révèlent un impact énergétique insoupçonné.

Lors d’un audit énergétique mené récemment dans un casino français, nos équipes ont mis en lumière une donnée aussi spectaculaire qu’inquiétante :

Jusqu’à 75 % de la consommation électrique totale du bâtiment provient des seules machines à sous.

Oui, trois quarts de la consommation, concentrée sur un seul poste, ininterrompu jour et nuit.

Pourquoi les machines à sous consomment-elles autant ?

Contrairement à l’éclairage, au chauffage ou aux équipements de cuisine, les machines à sous fonctionnent en continu. Même en l’absence de joueurs, elles restent allumées pour éviter les risques de défaillance au redémarrage.

Témoignage du directeur du site : 
“Les machines sont fabriquées aux USA… et on connaît le désintérêt des Américains pour l’écologie ou la sobriété énergétique.”

La remarque peut sembler lapidaire, mais elle soulève une vraie problématique de conception. Les équipements venus d’outre-Atlantique sont rarement pensés pour optimiser leur efficacité énergétique ou pour s’intégrer à une logique de pilotage intelligent.

Et le décret tertiaire dans tout ça ?

Les casinos appartiennent à la catégorie “autres activités tertiaires”, pour laquelle le décret tertiaire ne fixe pas de valeur cible absolue. Néanmoins, les établissements de plus de 1 000 m² restent concernés par l’obligation de réduction en valeur relative.

Or, lorsque 75 % de la consommation échappe aux leviers classiques (CVC, éclairage, ECS), il devient impossible d’atteindre les objectifs fixés sans s’attaquer aux postes “non réglementés” – comme ces fameuses machines.

À lire aussi : Comprendre le décret tertiaire et ses obligations

Quelles solutions concrètes peut-on envisager ?

Fort de notre analyse, nous avons proposé au client une série d’actions d’optimisation ciblées, à la fois techniques et organisationnelles :

1. Mise en veille automatique
Réduction drastique de la consommation en période d’inactivité :

  • extinction des écrans et sons
  • animation minimale
  • éclairage de veille basse consommation

2. Smart zoning & sous-comptage
Mettre en place des capteurs et sous-compteurs par zone (cuisine, salle de jeux, technique…) pour :

  • piloter précisément la demande
  • identifier les pics de consommation par usage
  • désactiver certaines rangées hors affluence

Lien utile : Tout savoir sur la GTB et le décret BACS

3. Production photovoltaïque avec stockage
Installer des panneaux solaires pour recharger des batteries la journée, permettant :

  • d’alimenter partiellement les machines la nuit
  • de lisser les charges sur les heures pleines
  • de réduire la dépendance au réseau

4. Récupération de chaleur
Les machines émettent une chaleur constante, rarement exploitée. Une solution de récupération pourrait servir à préchauffer l’eau sanitaire ou tempérer certaines zones techniques.

Une opportunité industrielle : et les fabricants français ?

À ce jour, peu de constructeurs intègrent une logique éco-conçue dans les machines à sous. Et pourtant :

🎯 Ce marché représente un potentiel énorme d’économies d’énergie, à l’échelle nationale.

Pourquoi ne pas imaginer des modèles “low energy”, conçus pour :

  • supporter les cycles d’allumage/extinction
  • intégrer des modes veille intelligents
  • embarquer une analyse de performance énergétique ?

Un enjeu industriel pour la filière française, mais aussi une exigence pour les exploitants qui devront prouver leur engagement dans la durée.

Ce que révèle ce cas : la sobriété, c’est aussi une affaire de cohérence

Chez Greenta, nous croyons que la performance énergétique ne se limite pas à isoler les combles ou passer à l’éclairage LED.
Il faut comprendre les usages réels, parfois atypiques, parfois absurdes, mais toujours pilotables.

C’est aussi ça, notre métier : dénicher les aberrations énergétiques là où personne ne pense à regarder.

En résumé

Postes analysés% de consoLeviers d’action principaux
Machines à sous~75 %Mise en veille, zoning, stockage, GTB, récupération
Chauffage / ECS / éclairage~25 %Optimisation classique (régulation, LED, etc.)

Vous gérez un site complexe, ou vous doutez de la logique énergétique de votre bâtiment ?

Parlons-en.
Chez Greenta, on aime les cas atypiques. Ceux qui font “bing bing bing”.