Les marchés de l’énergie sont par nature sensibles aux tensions internationales. Quand ces tensions concernent une région clé pour l’approvisionnement mondial, comme le Moyen-Orient, les effets peuvent rapidement se faire sentir sur les prix et la stabilité des marchés.
Sans verser dans l’alarmisme, il est essentiel pour les gestionnaires immobiliers, syndics et acteurs du tertiaire de comprendre comment ces dynamiques géopolitiques influencent les grands équilibres énergétiques.
Contexte macroéconomique : prudence et incertitude
Les banques centrales, à commencer par la Fed, adoptent une posture de prudence, suspendant momentanément leurs hausses de taux dans un contexte d’inflation sous contrôle mais encore volatile.
En parallèle, les marchés réagissent aux incertitudes globales : ralentissements industriels, tensions commerciales, conflits persistants… tout cela alimente une nervosité générale qui se répercute aussi sur les prix des matières premières, notamment l’énergie.
Gaz naturel : un marché sous tension, mais encore équilibré
📈 +8,7 % sur les prix pour juillet 2025
📈 +5,8 % sur les prix pour 2026
Le gaz naturel reste particulièrement exposé aux incertitudes géopolitiques. Une part importante du gaz naturel liquéfié (GNL) mondial transite par des zones sensibles comme le détroit d’Ormuz. Même sans blocage effectif, la seule perspective d’un risque sur l’approvisionnement peut entraîner une hausse des prix.
Pourtant, les fondamentaux restent solides :
- Des volumes de GNL toujours confortables (plus de 4 TWh/j injectés en Europe),
- Des niveaux de stockage satisfaisants (63 % en France, 56 % en Europe),
- Des flux norvégiens stabilisés après des maintenances techniques,
- Une demande encore modérée en cette période de l’année.
Électricité : demande en hausse, production sous contrainte
📈 +16,1 % sur les prix pour juillet 2025
📉 -1,9 % sur les prix pour 2026
En période estivale, les hausses de température font grimper la consommation d’électricité (climatisation, refroidissement des bâtiments, etc.), et peuvent entraîner des déséquilibres entre offre et demande.
Simultanément, plusieurs facteurs limitent l’offre :
- Baisse de la production hydraulique due à des conditions météo sèches (Espagne, France, Italie),
- Production éolienne irrégulière en Allemagne,
- Tensions sur la filière nucléaire française lorsque les rivières se réchauffent.
À moyen terme, les signaux s’éclaircissent : EDF annonce avoir stabilisé les problèmes de corrosion sous contrainte, permettant un redémarrage serein de certains réacteurs. Mais la vigilance reste de mise.
CO₂ : une parenthèse à la baisse
📉 -3,26 % sur le prix des quotas pour décembre 2025
Le marché du CO₂ a légèrement reculé, essentiellement pour des raisons techniques (échéances d’options). Cette baisse reste ponctuelle et ne reflète pas une tendance structurelle, d’autant que la demande de quotas pourrait repartir si les prix du gaz poursuivent leur hausse ou si le charbon regagne du terrain (ce qui n’est pas encore le cas).
À l’échelle mondiale : une chaîne d’approvisionnement sous surveillance
En Asie, notamment en Chine, la dépendance au GNL moyen-oriental reste forte. Toute perturbation logistique pourrait provoquer une hausse rapide des prix de l’électricité, surtout à l’approche des pics de consommation estivaux. Les États-Unis, moins exposés, observent néanmoins avec prudence l’évolution des marchés.
Ce qu’il faut retenir
✔️ Les tensions géopolitiques sont un facteur structurel de volatilité pour les marchés énergétiques.
✔️ Même avec des fondamentaux solides, les marchés peuvent réagir fortement à l’incertitude.
✔️ Pour les professionnels de l’immobilier tertiaire et résidentiel collectif, une veille active et une stratégie d’achat anticipée sont plus que jamais des leviers de résilience.
Greenta vous accompagne dans la compréhension et l’anticipation de ces dynamiques.
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